Critique Re/member 6

Re/Member, ou le manga qui semblait suivre une voie très classique, mais qui au fur et à mesure des tomes, a réussi à imposer son style et à devenir une œuvre à part entière, se classant selon moi parmi les meilleurs Survival Game de la dernière décennie. Une ambiante oppressante, un schéma narratif surprenant, imprévisible, des scènes horrifiques sublimes avec des dessins rendant l'univers d'autant plus malsains avec une pointe de mystère bien exploitée qui font de Re/Member un titre à ne pas louper !

L'auteur, à la fin du cinquième tome, nous avait laissé en pleine chasse avec une ultime question : Notre groupe d'amis va-t-il réussir à trouver toutes les parties du corps de Haruka, cette nuit ? La réponse est bien évidemment non, de nombreux mystères doivent être élucidés et il est judicieux d'aller doucement (même si on peut avoir l'impression que le rythme est effréné) afin de bien poser le scénario et le rendre d'autant plus crédible. C'est sur ce genre de choses que l'on a conscience que c'est adapté d'un roman, la trame scénaristique est bien plus précise et crédible, ce qui rend le tout d'autant plus appréciable. Je pensais qu'après autant de tomes, il arriverait bien un moment où plus rien ne me surprendra mais que nenni. L'auteur arrive toujours à changer la tournure des événements de manière imprévisible afin d'immerger d'autant plus le lecteur et permettre au récit d'avancer efficacement. En plus de ça, ces éléments découlent directement sur des révélations concernant l'origine du jeu ou encore l'emplacement possible de la dernière partie du corps de Haruka. Car en effet, après avoir trouvé la jambe au début de ce tome, il ne leur manque plus que la tête, qu'ils soupçonnaient d'être dans le studio. Il y avait eu tout un raisonnement qui s'est fait progressivement, tellement convaincant que je n'envisageais même plus le fait que sa tête n'était pas forcément là... Et au final, suite à un affrontement (si je puis dire) entre la Rouge-Sang et Takahiro, ils ont émis l'hypothèse suivante : La tête de Haruka est peut-être dans la peluche de la Rouge-Sang, puisque lorsque Takahiro a tapé dedans, la Rouge-Sang est devenue hors-de-contrôle et a tué les trois protagonistes en 3 secondes.

En plus du fait que cet événement apporte un élément de réponse sur la récolte des partie du corps, il permet de lier d'autant plus les personnages entre eux, qui vont mettre au point une stratégie pour tenter d'amener la tête jusqu'au cercueil sans que tous soient tués. On obtient également plus d'informations sur le passé des ancêtres de Kenji, sur la réelle tournure des événements passés, ce qui vient confirmer en partie l'origine de ce massacre. En parlant de ce dernier, il semble enfin retrouver ses esprits et capable de prendre le dessus sur son manipulateur, et bien évidemment cet élément va également servir à l'avancée de l'intrigue. En effet, après avoir mis en place leur plan pour enfin arrêter ce jeu sans fin, Kenji se porte volontaire pour aller dérober la peluche de la Rouge-Sang et permettre à ses camarades d'arrêter le jeu. Le hic ? Il n'est pas totalement maître de son corps, ce qui fait qu'il peut perdre le contrôle à tout moment. Mais c'est aussi cet état second qui lui permet d'avoir une capacité physique supérieure et ainsi pouvoir espérer permettre à cette opération de réussir.

Et bien-sûr, l'auteur nous laisse sur une scène avec un suspense incroyable, mais qui rend la frustration... intense.

Vous voyez ? Re/Member suit une logique implacable, chaque événement n'existe pas en vain et même ceux qui n'avaient pas spécialement d'intérêt sur le moment finissent par en avoir. La trame scénaristique est totalement maîtrisée et assumée, les dessins sont précis et amènent un gore assez cru, qui accentue le côté horrifique et oppressant de l’œuvre.

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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