Critique Abyss 3

Alors que les deux premiers tomes d'Abyss m'avaient laissé un goût amer, ce troisième tome est nettement au-dessus. Alors que l'intrigue était assez instable depuis le début du premier tome, elle évolue enfin dans le bon sens, et me captive pour la première fois. En effet, même s'il voulait se démarquer avec les fameux « triggers » ou encore avec l'apparition de nouveaux monstres, sa construction scénaristique restait très classique, très présente dans les Survival.

La trame scénaristique prend enfin une tournure qui intéresse le lecteur. Dans la première partie du manga, l'équipe tente de rejoindre le train avant la fin du chrono tout en évitant d'être confrontés à ces fameux monstres dont on connaît depuis quelques temps la provenance. Jusque là, rien d'étonnant, depuis le début de la série, les protagonistes passent leur temps à fuir pour sauver leur peau. Cependant, nous apprenons l'existence d'un nouveau pouvoir, la « psychometry » qui consiste à faire resurgir les souvenirs d'un lieu. On peut en effet, à l'aide de ce trigger, revoir des événements qui se sont produits à un certain endroit. Bien que ce pouvoir ait déjà été vu dans les mangas, la façon dont il est utilisé dans Abyss le rend unique et permet de faire avancer l'histoire.

Après que nos héros aient rejoint le train, il les amène dans une jungle où ils se retrouvent coincés après que des bêtes aient fait dérailler la locomotive. Et là, le hic : cette jungle est emplie de monstres et les protagonistes vont devoir mettre au point des stratagèmes pour s'en sortir. C'est dans cette partie du tome que nous apprenons l'existence d'un autre groupe qui lui est dépourvu de triggers. Mais la question est, pourquoi ? Pour quelle raison certains auraient un trigger et d'autres non ? Je ne me questionne pas plus à ce sujet, en espérant juste qu'on aura droit à une réponse à ce sujet. Par contre, c'était assez ennuyant. Clairement, ces personnages n'ont servi à pas grand chose, à part nous immerger dans l'histoire et encore... C'est loupé.

C'est après cela que ça devient intéressant. On sent un semblant d'intrigue arriver, notamment avec la fameuse inconnue coincée en haut d'un bâtiment, demandant de l'aide... Elle semble en savoir beaucoup sur cette histoire, et pourrait être très utile pour aider Dan et les autres à s'en sortir. De plus, nous avons eu droit à un combat digne de ce nom, contre un monstre qu'on avait encore jamais eu, qui a le pouvoir, à l'aide de son parfum, d'attirer les humains dans sa gueule pour les manger sans avoir besoin de bouger. En effet, ce parfum provoque chez eux des hallucinations, et suite à cela ils foncent tête baissée vers le monstre.

Même si Dan reste la tête pensante, dans ce tome, on s'intéresse enfin un peu plus aux autres personnages, qui, ma foi, sont tout aussi intéressants que lui. Il continue de diriger les opérations mais tout ne dépend plus uniquement de lui, on sent les autres protagonistes s'affirmer et je n'ai qu'une chose à dire : Enfin.

Il y a tout de même quelque chose qui m'a dérangé... « À chaque problème, sa solution ». Le fait est que dans ce tome, chaque fois que les personnages sont confrontés à un problème, il est résolu de manière peu crédible. Je veux bien qu'ils aient énormément de pouvoirs lorsqu'ils sont ensemble et qu'ils ont Dan, qui réfléchit suffisamment pour tous, mais le fait d'intégrer des éléments extérieurs pour justifier la victoire des héros, ça ne peut marcher éternellement. En effet, même si parfois ceci est bien fait, il arrive que ce soit grotesque, et franchement peu plausible. C'est clairement dommage car il est vrai que ça aurait pu être fait autrement. Malgré ça, je dois admettre que cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture.

Les prochains tomes ne peuvent être que meilleurs, et l'auteur a enfin posé les bases que j'attendais depuis le début. Très agréablement surpris par ce tome, il m'a convaincu de continuer la série, et a confirmé son potentiel.

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
Commentaires (0)