Chronique : Awaken 1

Alerte !

Découvert en France avec King's Game, Hitori Renda revient chez Ki-oon avec sa dernière série en date, Awaken, toujours en cours au Japon avec 5 volumes. Premier constat : ne vous fiez pas aux couvertures, assez étonnantes : l’intérieur sera bien différent graphiquement. Second constat : si vous n’aimez pas les titres de la veine de King’s game et que le synopsis ne vous a pas convaincu, ne passez pas votre chemin. Hitori Renda a en effet eu quelques très bonnes idées pour rendre ce premier volume d’Awaken particulièrement intéressant.

Attention à l’homme girafe !

Ce premier volume commence par une scène introductive, toute en couleurs, où un jeune garçon se transforme en une girafe qui tue toute personne se trouvant à proximité. En parallèle, nous faisons la connaissance de nos trois « héros » : Kanata, l’ado peu concerné par ses études, Tokiji, l’intello qui ne peut croire que ce qu’il voit et a un regard scientifique sur tout ce qui peut subvenir, et Shizuku, la jeune fille du trio, un peu insouciante et pleine de vie.

© Renda Hitori 2014 / Futabasha Publishers Ltd.

Là où Hitori Renda réussit déjà à nous surprendre, c’est quand Kanata utilise son « pouvoir spécial », faisant de lui le personnage principal là où on se serait plutôt attendu à voir Tokiji… Et lorsqu’une attaque a lieu dans le lycée de nos héros, Hitori Renda réussit également à mettre en place un suspense parfaitement dosé sur l’identité de la victime.

Un mélange de genres

Le côté fantastique de l’histoire, avec un pouvoir pour notre héros et un virus qui transforme les gens en animaux, aurait pu paraitre farfelu, peu crédible et finalement pas du tout intéressant. Il n’en est rien puisque Hitori Renda justifie l’ensemble des divers éléments « hors-normes » par des moyens scientifiques, que ce soit concernant le virus ou le fameux pouvoir des « éveillés ». N’en disons pas plus sur ce point, l’auteur s’en sort suffisamment bien pour vous laisser découvrir les détails.

© Renda Hitori 2014 / Futabasha Publishers Ltd.

Un bon point donc, même s’il sera difficile pour le lecteur lambda de savoir si ce qui est énoncé est un peu crédible scientifiquement ou pas du tout. A côté de ça, un léger côté « humoristique » (disons un côté plus « léger ») est également présent et offre un contraste saisissant avec le reste du récit via un duo de personnages qui sort de l’ordinaire. Là aussi, laissons la surprise, mais il faut reconnaitre que le décalage, sans doute voulu, ne passe pas toujours parfaitement.

De l’action, du suspense, du sang !

Mis dans la collection seinen de l’éditeur, Awaken propose son lot d’action et de sang frais, parfois légèrement gore. Malgré un style assez peu personnel, Hitori Renda réussit à nous offrir une œuvre très propre graphiquement, avec des chara-design variés, des « scènes de crimes » convaincantes, des mises en images du pouvoir de notre héros réussies : bref, l’essentiel pour passer un bon moment de lecture. On appréciera surtout que ce premier tome, bien qu’introductif et nous présentant rapidement certains protagonistes (comme cet étrange groupe d’intervention), propose un réel contenu et impose déjà une tension appréciable.

© Renda Hitori 2014 / Futabasha Publishers Ltd.

Pas forcément original de prime abord, Awaken réussit le pari d’intéresser le lecteur en lui ouvrant de nombreuses pistes pour la suite, que ce soit concernant le sort de son héros, le groupe d’intervention ou les victimes du virus. Le suspense est présent, l’action efficace et le scénario tient, pour le moment, debout, ce qui n’était pas forcément gagné.