Chronique : Psycho-Pass, Inspecteur Shinya Kôgami 1

Respirez un grand coup...

Ce spin-off/préquelle de la série animée Psycho-Pass suit le parcours de Shinya Kôgami, un jeune inspecteur du département de la sécurité publique qui a pour mission de neutraliser les individus jugés dangereux. Pour cela, il utilise le système Sybil qui permet de connaître l’état mental de n’importe quel individu : le psycho-pass.

Vous l’aurez compris, l’action prend place dans un futur plus ou moins proche et dans lequel on essaie d’appréhender les criminels avant qu’ils ne passent à l’action si possible. Shinya Kôgami est accompagné d’exécuteurs, des criminels dormants qui ont préféré se ranger du côté de la sécurité publique plutôt que de croupir en prison.


© 2014 NATSUO SAI / MIDORI GOTO © PSYCHO-PASS Production Committee


C’est ainsi que notre inspecteur et ses exécuteurs vont faire face à une affaire assez glauque de prélèvements sauvages d’organes humains… et je ne vais pas en dire plus car c’est une enquête qui commence avec ses indices et ses révélations !

Pour ma part, je n’ai pas vu la série animée. L’univers futuriste de Psycho-pass m’était donc inconnu, tout comme le personnage de l’inspecteur Kôgami. Ceci étant dit, je n’ai pas eu de mal à rentrer dans l’univers de cette série car les explications données sont pour le moment suffisantes pour comprendre dans quel monde évoluent les protagonistes.


Psycho-pass report

Quand on lit l’introduction de ce premier tome, on ne peut s’empêcher de penser à Minority Report, le roman de Philip K. Dick, adapté au cinéma par Steven Spielberg en 2002. En effet, dans les deux oeuvres, le but est de faire diminuer la criminalité en se référant à un système préventif. En d’autres termes, on élimine la menace avant qu’elle en devienne réellement une.

Psycho-pass décrit une société où nous sommes tous plus ou moins contrôlés et dans laquelle un excès de nervosité peut vous mener en prison, voire pire… Du coup, on se pose directement la question de la fiabilité de ce système et de sa légitimité. En effet, la nervosité et le stress peuvent être liés à des situations ponctuelles. Quand des individus voient qu’ils dépassent un certain niveau de Psycho-pass, cela peut leur occasionner encore plus de stress… le stress de se faire emprisonner ! Votre état mental doit être irréprochable et pour cela, certaines personnes prennent un traitement afin que leur “teinte” ne corresponde pas à un niveau critique.


© 2014 NATSUO SAI / MIDORI GOTO © PSYCHO-PASS Production Committee


Cette envie de vouloir rendre le monde meilleur peut paraître tout à fait louable, mais à quel prix ? Si on extrapole, cela revient à faire de nous des êtres “standards”, dénués d’émotions. C’est vraiment cet aspect là qui s’avère intéressant même si c’est un sujet récurrent dans les romans SF d’anticipation. Ce n’est certes pas totalement original, mais cela a le mérite d’être plutôt bien traité.

On sent que le but était de pouvoir profiter de ce manga sans forcément avoir vu les séries animées. L’immersion dans ce monde se fait donc en douceur et on ne se sent jamais perdu, ce qui est une très bonne chose car j’appréhendais pas mal à ce niveau-là. Ce début d’enquête nous familiarise avec les termes et les fonctions de chacun et on voit même en quoi consistent les arrestations...musclé !

Pour le moment, les personnages ne sont pas très travaillés et on ne sait rien d’eux ou presque. On se pose surtout des questions sur les exécuteurs car il ne faut pas oublier que ce sont à priori des criminels en devenir. De ce fait, le lecteur reste suspicieux à leur égard. Ceux qui ont vu la série animée savent que l’inspecteur Kôgami va devenir exécuteur à son tour mais même sans ça, grâce à son chara-design et à son attitude, on sent une part sombre en lui. A ce propos, Natsuo Sai nous propose des dessins de qualité avec des personnages bien travaillés et au regard souvent intense. Les décors ne sont pas en reste : c’est propre, sobre et sombre.. autant dire que cela colle parfaitement à l’ambiance de ce polar SF.

Retrouvez également la chronique en vidéo : 

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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