Chronique : Countrouble T.1

Quand faut y aller !

La vie de Kôta bascule quand une jeune sorcière (qui prétend être un ange) débarque dans sa chambre et déclare être là pour s'emparer de la vie du jeune homme ! Mais en fait, la jeune fille n'a vraisemblablement qu'un objectif : caser Kôta. Pour cela, elle utilise ce qu'elle appelle "Le minuteur du coeur", un sortilège qui, quand il arrivera à terme, révèlera au monde entier ce que pense Kôta au fond de son coeur.
 

COUNTROUBLE © AKINARI NAO / Kodansha Ltd.


En d'autres termes, si Kôta ne déclare pas sa flamme à celle dont il est amoureux, le sortilège s'en chargera ! Le fonctionnement de ce "minuteur" est plutôt singulier, jugez par vous-mêmes : le nombre 10 est inscrit sur le poignet de Kôta et à chaque fois que son coeur battra plus fort à cause de la fille qu'il aime, celui-ci décroîtra jusqu'à arriver à zéro.

Cette première expérience fera comprendre à Kôta qu'il faut faire attention avec Sasara la sorcière et que chaque mot compte... gare aux surprises ! Mais malgré tout, l'arrivée de Sasara sera bénéfique pour Kôta puisqu'il va se rapprocher d'Akino, une jolie jeune fille à qui personne n'ose vraiment parler et dont il est pourtant amoureux. C'est une manière de l'obliger à se lancer et c'est pas plus mal !

En tout cas, tout au long du manga, Kôta va vouloir se débarrasser de Sasara qu'il perçoit juste comme un boulet qui lui pourrit la vie.

 

Une vraie comédie

Dès les premières pages, on comprend que Countrouble est dans la lignée des comédies traditionnelles japonaises comme on en lit depuis quelques temps maintenant chez nous. On est dans le même registre qu'un Midori Days, Yamada-Kun & the 7 witches ou encore Yakuza Love Theory (version shônen). On est jetés dans le feu de l'action et l'auteur joue directement sur l'effet de surprise. Les scènes comiques commencent aussitôt à pleuvoir.

Kôta, le personnage principal de cette histoire semble ne pas réellement se poser de questions quant à la venue de Sasara la sorcière. Il sera surpris un quart de seconde et va ensuite accepter son sort sans broncher et surtout sans poser de questions sur Sasara ! Une réaction bien sûr surréaliste. Mais est-ce surprenant dans ce genre de manga ? Pas vraiment puisqu'ici, le réalisme n'a pas sa place et on est dans l'absurde la plupart du temps.
 

COUNTROUBLE © AKINARI NAO / Kodansha Ltd.

Si on se base uniquement sur le côté comique de la série, c'est plutôt réussi. L'auteur nous offre de nombreuses petites scènes bien marrantes qui basculent souvent dans la parodie.

 

Pourquoi s'embêter avec un scénario ?

Vous l'aurez compris, ne cherchez pas trop à compendre le pourquoi du comment dans Countrouble. L'idée de départ n'a pas vraiment de sens et de toute manière, rien n'est expliqué. L'auteur va plutôt exploiter les sortilèges de Sasara. Celle-ci explique que la magie qu'elle utilise entre dans la catégorie des "décomptes de dix" (on comprend mieux le titre avec ça !). Du coup, tous les sorts qu'elle va utiliser sur Kôta auront le même principe. Mais au final on ne sait pas ce que Sasara cherche. Peut-être juste à s'amuser ! D'ailleurs, l'auteur joue avec le lecteur qui veut des réponses à ses questions. En effet, quand Kôta demande enfin à Sasara pourquoi elle l'a choisi lui, elle lui explique qu'elle cherchait juste un moyen d'essayer de jouer à un jeu vidéo gratuitement et elle l'a aperçu par la fenêtre de sa chambre... une façon pour l'auteur de dire à son lectorat de ne pas trop se poser de questions à mon avis ! Mais il faut avouer que ce clin d'oeil est plutôt sympathique.

Le 2ème sort qui est utilisé dans ce premier tome est "le minuteur de l'amour". Chaque fois que quelqu'un dit "merci" à Kôta, le compteur décroît. La personne qui lui dira le dernier "merci" tombera amoureuse de lui... et on se doute que tout ne va pas se passer comme prévu ! 

Le tout se déroule dans un environnement scolaire (comme d'habitude...) et on n'échappera pas à la classique sortie scolaire ni à la fille qui est amoureuse du héros alors que lui l'est d'une autre qui paraît inaccessible au départ. Bien que le côté "romance" soit présent, c'est tout de même l'humour qui prime.

Un mot au sujet des dessins tout de même. On est ici dans du très classique, rien de bien excitant donc mais pas mauvais pour autant.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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