Chronique : Area 51 T.1 et T.2

Découvrez nos premières impressions sur la nouvelle série de Masato HISA

 

Imaginez que toutes les divinités, toutes les créatures mythologiques et folkloriques, toutes les légendes d'hier et d'aujourd hui existent vraiment... Imaginez encore qu elles sont parquées dans une ville cachée du monde et forcées d'y mener une existence calquée sur celles des humains... Cette ville a un nom : AREA 51 ! Arpentez ses rues et risquez-vous dans ses bas-fonds sur les traces de Tokuko McCoy, détective privée qui y a ouvert une agence d'enquête et filature, où elle y accueille des clients à l'image de la faune locale.

Titre : Area 51
Editeur français : Casterman
Date de sortie : 01/04/2015
Dessinateur : Masato HISA
Scénariste : Masato HISA

Série terminée en 15 tomes

 

Bien que sorti un 1er avril en France, ce manga est loin d'être une blague ! Après Jabberwocky (voir la chronique faite par Lelouch), tout fraîchement paru chez Glénat, nous retrouvons Masata HISA pour une série entamée depuis 2011 au Japon. Je préfère vous prévenir tout de suite : je n'ai pas lu Jabberwocky, donc je risque de faire des remarques déjà faites par Lelouch dans sa chronique.

 

Un OVNI graphique

Quand on ne connaît pas le style de Masato HISA (et c'était mon cas), on ne peut pas cacher sa surprise en découvrant les premières pages. L'auteur dessine en noir et blanc laissant de côté, la majorité du temps, les nuances de gris. Ce parti pris graphique fait de suite penser au comics Sin City de Frank MILLER mais je l'ai trouvé moins assumé dans la mesure où on retrouve quand même régulièrement des cases avec du gris pour définir les décors plus facilement ou détailler le visage d'un personnage. Ceci dit, cela reste un OVNI graphique dans le paysage manga actuel et ça fait du bien !

 

© 2011 Masato Hisa


Mais cette particularité graphique a des inconvénients dans le cas présent. certaines scènes en deviennent brouillon et on a parfois du mal à comprendre ce qu'on est en train de regarder. Heureusement, ce n'est pas tout le temps le cas mais cela laisse une impression de flou. Le côté positif réside dans l'atmosphère que cela crée. Le ton du manga est relativement bon enfant la plupart du temps mais l'omniprésence du noir dans certaines scènes apporte de suite un côté plus sombre et solennel qui fait son effet.

 

Un "melting pot" de personnages

L'Area 51 est donc un endroit peuplé de créatures appartenant à la mythologie de pays du monde entier mais plus généralement de créatures imaginaires... dumoins, du point de vue des humains. Car dans ce manga, ces créatures existent bel et bien et essaient de mener une vie "normale", à l'abri du regard des humains.

De ce fait, on y rencontre une ribambelle de personnages plus étranges les uns que les autres. Pour nous mettre dans l'ambiance, l'auteur commence fort et on fait la connaissance de Nessie, le fameux monstre du Loch Ness qui va avaler un vase "vivant" convoité par McCoy, la détective privée, personnage principal de ce manga.

© 2011 Masato Hisa

 

Cette variété de personnages est clairement le point fort de ce titre puisque l'auteur en profite pour les représenter à sa manière. En effet, une grande partie des personnages sont connus par les lecteurs et on les redécouvre sous un autre angle. Comme ce manga est composé de petites histoires indépendantes, on découvre à chaque fois de nouveaux individus, tout en apprenant parfois des choses sur leur origine.

Les possibilités scénaristiques sont ainsi infinies pour l'auteur.

 

Loufoque mais pas naïf

Malgré le graphisme souvent très sombre (et parfois au contraire très clair) du manga, le ton y est le plus souvent léger et placé sous le signe de l'humour, notamment grâce à l'acolyte de McCoy, Kishirô, un Kappa (monstre du folklore japonais, sorte de tortue à la morphologie humaine) tout droit venu du Japon. Son côté gaffeur le rend attachant et drôle.

 

© 2011 Masato Hisa

 

L'auteur s'amuse aussi à inétgrer de nombreuses références dans ses cases. On se retrouve ainsi dans une rue où les enseignes sont toutesdes noms de séries TV américaines comme Fringe, X-files, Doctor Who ou encore V.

Mais tout n'est pas rose pour autant dans Area 51, loin s'en faut ! Dans le premier tome, McCoy se voit confiée une affaire qui va la mener dans un bordel où des femmes vampires sont données en pâture aux clients qui peuvent leur faire subir tous les sévices qu'ils souhaitent. Comme ces femmes vampires se régénèrent, leur calvaire est sans fin car elles peuvent servir à nouveau très rapidement. Ce manga n'est pas un seinen pour rien.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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