Le club Dorothée ça vous parle ?

Retour sur l'émission diffusée hier soir sur D8

Hier soir était diffusé sur la chaîne D8 un documentaire exclusif retraçant l'histoire du Club Dorothée, cette émission jeunesse diffusée pendant 10 ans sur TF1 devenue culte pour bon nombre de trentenaires d'aujourd'hui. Si j'ai décidé de faire un petit article à ce sujet c'est que je fais évidemment partie de la "génération club do'" et que cette émission m'a accompagné pendant de longues années ! Mais pour aller encore plus loin, il faut arriver à réaliser que sans le club dorothée, Manga Sanctuary n'aurait probablement jamais vu le jour car c'est grâce aux dessins animés diffusés dans cette émission que ma passion pour les mangas est née.

 

Dorothée, Ariane, Jacky, Patrick et Corbier

 

Une révolution venue du Japon

Si le club Dorothée a si bien fonctionné pendant 10 longues années (de 1987 à 1997) , c'est en grande partie grâce à l'arrivée des animés japonais dans l'émission qui était en recherche d'un grand nombre de série pour assurer autant d'heures d'antennes. De ce fait, le Japon est apparu comme un eldorado ! Tout un tas de séries ont été achetées plus ou moins au hasard, nous offrant un éventail plutôt riche et varié : sport, fantastique, humour, action, romance...il y en avait pour tous les goûts !

Le succès a été rapidement au rendez-vous car ces dessins animés changeaient radicalement de ce qu'on pouvait voir à l'époque que ce soit visuellement ou scénaristiquement parlant. Imaginez un peu une matinée où étaient enchaînés Dragon Ball, Nicky Larson, Les chevaliers du zodiaque et Max et compagnie... impossible de décrocher ! La plupart de ces séries ont connu un succès retentissant et sont maintenant devenues cultes pour toute une génération.

Pour ma part, ce qui me plaisait dans ces dessins animés, c'était l'environnement dans lequel se déroulait l'action. Dans Nicky Larson ou encore Ranma 1/2, on pouvait avoir un petit aperçu du mode de vie à la japonaise et pour moi c'était tout simplement fascinant. De ce fait, à travers ces dessins animés, une curiosité envers le pays du soleil levant grandissait également.

Et que dire des séries comme Le collège fou fou fou (Kimengumi) qui nous ont familiarisé avec l'humour délirant à la japonaise !

Le collège fou fou fou est sans nul doute la série
la plus déjantée et décalée de la programmation de l'époque


Quand la censure s'en mêle

Le documentaire n'a bien sûr pas oublié de nous parler des nombreuses critiques qui fusaient de la part de certains médias mais aussi des parents. Et à cette époque, les mangas en ont pris pour leur grade ! Ceci a tellement marqué l'esprit des gens que les préjugés sur les mangas persistent encore aujourd'hui.

Mais cette levée de bouclier est compréhensible d'un côté. En effet, comme il était mentionné dans le documentaire, un grand nombre de séries a été acheté à l'aveugle sans réellement en connaître le contenu et surtout le public visé. La question du public visé ne s'est d'ailleurs pas du tout posée étant donné que pour les français, un dessin animé était (et  l'est toujours dans l'esprit d'un grand nombre de personnes...), par définition, destiné à un jeune public. Alors que comme vous le savez mieux que quiconque, au Japon, il existe un large éventail de dessins animés, destinés à des publics variés, des jeunes enfants aux adultes, en passant par les adolescents.

Nicky Larson (City Hunter) a fait l'objet de censure à cause des allusions coquines...

 

Cette erreur va avoir une conséquence logique : la censure. Et cela est allé très loin puisque des psychologues ont dû être embauchés pour valider en amont le contenu de chaque épisode. Ils avaient carte blanche pour couper tous les passages qui, selon eux, pouvaient heurter la sensibilité des plus jeunes comme des scènes à connotation sexuelle ou des scènes sanglantes. De ce fait, des dessins animés comme Dragon Ball, Nicky Larson ou encore les chevaliers du zodiaque ont été amputés de nombreuses scènes en vue de sa leur diffusion dans le club Dorothée. Ken le survivant, quant à lui, a été simplement retiré de l'antenne !

Mais au final, comme l'a souligné très justement le documentaire, ces dessins animés choquaient finalement plus les parents que les enfants !

 

Des dessins animés mais pas que...

Même si pour la plupart d'entre nous, le Club Dorothée était surtout le sanctuaire du dessin animé japonais, il faut bien avouer que c'est grâce à la conception même de l'émission que le succès a été au rendez-vous. J'aimerais éviter le fameux "c'était mieux avant" mais force est de constater qu'il y a eu un avant et un après Club Dorothée.

Les animateurs, les jeux, l'intéraction avec les enfants et même les émissions en public rendaient ce programme unique. Même si en apparence, nous ne faisions qu'attendre les diffusions de nos dessins animés préférés, nous étions très réceptifs à tout ce qu'il y avait autour. Avec autant d'heures d'antenne, les jeunes spectateurs avaient l'impression de faire partie intégrante de la "famille". Les animateurs ont largement participé au succès de cette émission car ils l'ont rendue très humaine contrairement à beaucoup de programmes pour enfants très impersonnels au final.

Il est clair que quand on regarde les programmes jeunesse actuels, on se demande pourquoi un tel concept n'est pas relancé. Les enfants des années 80 sont-ils si différents des enfants des années 2010 ? Je ne crois pas et il serait fort probable que le Club Dorothée aurait fonctionné de nos jours.

En tout cas si l'on parle encore de cette émission aujourd'hui c'est qu'il ne faut pas oublier qu'elle battait des records d'audience et qu'à ce jour, cela reste inégalé.

Et vous, faites-vous partie de la génération Club Dorothée ? Qu'est-ce que cela a représenté pour vous ? Est-ce que vous déjà vu votre nom au générique le jour de votre anniversaire ? Est-ce que Pat le Guen est resté votre idole ou vous préfériez monsieur cadeau ?

VOIR LE DOCUMENTAIRE GENERATION CLUB DOROTHEE

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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