Chronique : Rising Sun T.1 chez Komikku

Découvrez nos premières impressions sur cette série militaire signée Satoshi FUJIWARA.

 

 

Perdu dans sa vie, Kaï est un jeune homme sans attache et sans but. Alors qu’il sèche une nouvelle fois les cours, il fait une rencontre décisive en pleine montagne. Un homme fort, sportif, déterminé et passionné vient faire là ses exercices physiques habituels. Pourtant chargé comme une mule, il prend du plaisir à faire tant d’efforts… Son entraînement militaire n’est pas une corvée, c’est un besoin ! Il aime son pays et a souhaité se mettre au service des millions de japonais, plutôt que de travailler dans un simple bureau. Émerveillé par cet homme et son engagement, Kaï est enthousiaste et a enfin trouvé sa voie : il va s’engager dans les forces terrestres d’autodéfense japonaises !

Titre : Rising Sun T.1
Editeur français : Komikku
Date de sortie : 13/11/2014
Dessinateur : Satoshi FUJIWARA
Scénariste : Satoshi FUJIWARA

Série terminée en 15 tomes

 

 

Un synopsis et un début de tome originaux

Ikki Kaï est un garçon un peu particulier. Il n’a pas vraiment de goût pour les cours, semble ne pas vouloir se trouver un travail, mais par contre, dès qu’il s’agit de courir en forêt, sauter du dernier étage du lycée dans la piscine, il est là. D’ailleurs c’est en courant dans la forêt qu’il va faire la rencontre qui va déclencher en lui une envie. Cette envie, elle est tellement forte en lui, qu’il ne va pas tarder à y répondre. L’homme qu’il rencontre en forêt n’est autre qu’un militaire en plein entrainement avec un bagage énorme sur le dos. Kaï trouve dans ce comportement et dans la conviction de ce militaire, sa vocation. S’engager dans les forces d’autodéfense Japonaises ! Mais, comment un garçon solitaire, un peu déconnecté de son entourage, habitué à pousser son corps dans des situations extrêmes va réagir à la vie militaire avec des compagnons ?

© Satoshi Fujiwara 2012 / Futabasha Publishers Ltd.


Un sujet atypique : les forces d’autodéfense du Japon

« Rising Sun »  aborde en effet un « drôle » de sujet. Le Japon actuel n’a plus d’armée à proprement parler. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’empire du soleil levant est limité à la possession d’une force d’autodéfense dans le but de limiter les chances de naissance de nouveaux conflits. Aborder dans un manga un tel sujet est une chose rare, mais c’est bien ce que tente Satoshi Fujiwara. Il explique dans le rabat de la jaquette, qu’il tient sa connaissance de sa propre expérience. Il introduit donc pour l’histoire, un jeune homme, dans le doute concernant son avenir, ne sachant pas vraiment ce qu’il veut devenir ou faire. Sa situation est même plus complexe comme on le découvre au fil des pages. Kaï vit seul avec sa mère, et une seule de ses camardes s’intéresse à lui. Il est à la fois déconnecté d’une réalité sociale, et à la fois sur terre avec sa nouvelle ambition de devenir militaire.

 

© Satoshi Fujiwara 2012 / Futabasha Publishers Ltd.


Le rapport aux autres au centre du manga

L’auteur a choisi de mettre l’accent sur les rapports sociaux et les relations qu’entretient notre protagoniste avec son entourage. Il est détaché de sa mère et de ses camarades de classes. Mais très vite, il va découvrir un aspect particulier du monde militaire : le rapport de hiérarchie et les rapports avec les nouvelles recrus dont il fait partie. Si Kaï apparait comme un jeune homme un peu à part dans son comportement, il est fondamentalement gentil, ou du moins, c’est ainsi que l’auteur a décidé de nous le présenter. La force et la conviction du jeune homme quitte les pages pour nous toucher, nous lecteur. On découvre avec lui petit à petit le monde difficile des militaires, où tout se joue dans une ambiguïté : le respect et la franche camaraderie. La limite n’est pas toujours tangible.


La confrontation d’un rêve face à une réalité dure

Reste à savoir où l’on va.  Nous aussi on s’engage. On s’engage dans ce manga comme on pourrait s’engager dans l’armée tellement l’immersion et l’identification au personnage sont bonnes. On se sent très vite touché et concerné par le devenir de ce jeune qui semble parfois si perdu dans la vie. Il a un côté très humain : il doute, trouve une vocation et s’y jette en entier. C’est une prise de risque, que l’auteur nous permet de partager avec Kaï. Pour garder du suspense tout en travaillant le « fond » du personnage, Satoshi Fujiwara installe de temps en temps des moments personnels de Kaï suscitant pas mal de questions. Pourtant, plus l’histoire avance, plus les questions s’installent sur la direction que va prendre « Rising Sun ».

 

© Satoshi Fujiwara 2012 / Futabasha Publishers Ltd.


Une ambiance assez légère pour un sujet pourtant difficile

Autre force de ce manga, ou du moins de ce premier tome, ce sont les dessins. Ils sont légers et maitrisés. On reconnait les personnages et les décors sont très clairs. Dans l’ambiance de ce premier tome, qui consiste à la mise en place des personnages, des problématiques et de l’histoire en général, c’est agréable. A voir comment cela va évoluer selon le devenir de notre protagoniste comme militaire. Pour quand même dire un mot de l’édition, elle est bonne : papier épais, bon grain, jaquette soignée avec titre en relief et brillant.


En bref

Lelouch : Une bonne surprise pour un sujet si particulier. En ouvrant le premier tome de « Rising Sun », je ne m’attendais pas à ce genre de manga, mais l’histoire est pour le moment touchante, on se sent concerné par les problématiques du personnage, avec de bons dessins. Il y a de la matière à traiter, reste à voir si l’armée, un peu trop parfaite, va bénéficier d’une prise de recul dans son traitement.

 

 

LES + LES -

- Sujet original
- Dessins simples et précis
- Protagoniste attachant

- Une glorification de l’armée
- Beaucoup de pistes pour la suite

 

Note :
8/10

 

Avis des autres membres du staff MS


Skeet - 5/10

Avec un sujet assez inhabituel, ce premier tome de Rising Sun éveille rapidement notre curiosité grâce à sa mise en place rapide mais le traitement qui en est fait reste relativement classique. Le héros est à la limite de la naïveté et son enthousiasme à toute épreuve manque un poil de crédibilité. Au final, on retrouve plus les codes du shônen que du seinen mais peu importe. Malgré tout, ce premier tome se laisse lire même si on a du mal à croire à l'ambiance bon enfant du groupe et à la gentillesse des instructeurs. C'est un peu le monde des bisounours pour le moment mais le tome 2 va peut-être changer la donne (heureusement quand même qu'on nous rappelle qu'on peut être confronté à la mort). Tout dépend de la direction que va prendre l'auteur car l'objectif n'est pas clair.

Pour le moment on a l'impression que l'auteur nous dresse un portrait un peu édulcoré des forces d'autodéfense qui donnerait presqu'envie de s'engager, chose relativement troublante. Espérons que la suite sera plus objective.

 

Plus d'infos sur la série : VOIR LA FICHE DE RISING SUN

 

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Lelouch

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