Chronique anime : Captain Earth

Découvrez nos premières impressions sur cette série diffusée en simulcast sur Crunchyroll

 

Titre : Captain Earth
Diffusion : Crunchyroll depuis le 05/04/2014

Réalisateur : Takuya IGARASHI

Chara-designer : Satoshi ISHINO

Directeur de l'animation : Satoshi ISHINO

Musique : Satoru KôSAKI

Musique : MONACA

Animation : STUDIO BONES

En attendant que les séries de ce début de saison mûrissent un peu, je vous propose de revenir sur une série du printemps dernier, désormais terminée.


Captain Earth ou le pétard mouillé

Série animée débutée le 5 avril 2014, Captain Earth avait, lors de son annonce, beaucoup pour plaire : une histoire originale (entendre par là non adaptée d'un autre support), des graphismes et une animation sympathiques et surtout, une équipe créative qui avait de la bouteille dans le domaine du mécha, dans la mesure où elle était déjà à l'origine de la série Star Driver (pas forcément transcendante mais au moins sympathique d'après ce que j'ai pu en voir).

Malheureusement, on peut le dire, la série a fait un flop. Allons donc étudier cela de plus près !

Pour faire simple (et en même temps, ce serait difficile de faire compliqué...), Captain Earth se déroule dans un Japon futuriste où l'on suit un lycéen, Daichi Manatsu, qui décide de rejoindre l'organisation spatiale pour laquelle travaillait son père avant de décéder dans de curieuses circonstances. Le but de cette organisation est de défendre la Terre contre les attaques d'individus en provenance d'Uranus : les Kill-T-Gang (parfois aussi écrit Kiltgang). Leur objectif quant à eux est d'atteindre la surface de la Terre afin de drainer l'énergie vitale des humains pour leur permettre de rester immortels.

Pour mener à bien cette mission, Daichi devra piloter un mecha géant appelé Earth Engine et pourra compter sur le soutien de ses alliés : Teppei Arashi, Hana Mutou et Akari Yomatsuri.

Il va sans dire que le pitch ne sort pas vraiment des sentiers battus.



Un rythme qui fausse complètement la donne

Je vous le dis sans détour : si vous souhaitez vous plonger dans cette série, il va falloir vous armer de patience (moins que pour Argevollen ceci dit). Concrètement, la série ne décolle pas avant sa seconde moitié. Rien que pour cela, elle ne peut pas obtenir plus que la moyenne.

D'un côté, un temps de mise en place est légitimement nécessaire pour la compréhension de l'univers et des motivations de chacun (en effet, de nouveaux et nombreux éléments viennent constamment s'imbriquer dans l'intrigue) mais d'un autre côté, ce temps est mis en place de manière très maladroite. Comprenez-moi bien, ce n'est pas tant que c'est lent, c'est surtout que c'est inintéressant. Il y a clairement du potentiel, on le sent, mais il n'est jamais exploité.

Globalement, les épisodes sont tous découpés de la même manière, et une routine finit inévitablement par s'installer : on cherche à comprendre pourquoi et comment (nouveaux pouvoirs, nouveaux éléments perturbateurs...), on crée des liens dans le même temps (les relations entre les personnages étant un thème très cher à Takuya Igarashi, et on le sent) et on interrompt ce petit train-train par une alerte rouge et un combat de mécha (plié en dix secondes et avec une mise en scène pas impressionnante pour un sou) avec toujours cette même séquence de transformation du mécha, reproduite à l'identique du début à la fin de la série.

Bref, si l'on prend la série dans sa globalité, c'est convenu, c'est compliqué en apparence pour une chute classico-classique et, même si la seconde partie remonte le niveau, le résultat final reste mitigé.

Je dis que la seconde partie remonte le niveau car si vous avez été patients, l'intrigue s'y développe et devient plus intéressante à suivre : les bases sont (enfin) posées, de nouveaux personnages intéressants apparaissent et l'apparent manichéisme du scénario tend à disparaître (tout est relatif). Il ne faut cependant pas se leurrer, Captain Earth n'est ainsi sauvé que dans la mesure où cela lui permet de rester un anime sympathique, dont on ne gardera pas forcément un mauvais souvenir mais auquel on ne reviendra peut-être jamais.


Un potentiel certain, jamais complètement exploité

Les principales qualités de Captain Earth résident essentiellement dans sa belle animation et son graphisme/chara-design des plus plaisants. En effet, c'est coloré, le dessin est agréable et l'animation, fluide.

Cependant, ce potentiel est, à mon goût, gâché par le manque d'inspiration dans la mise en scène. On sent que le cœur n'y est pas (surtout lors des affrontements ou moments de tension) : par opposition à la fluidité de l'animation et à l'attention portée aux effets graphiques, les scènes d'actions sont souvent statiques et, encore une fois, ultra convenue dans leur orchestration.

En gros, un ennemi apparaît, on appelle Earth Engine à la rescousse, on se regarde dans le blanc des yeux en tentant de raisonner et/ou de comprendre les motivations du méchant (ou pas), on se fonce droit dessus ou on tire quelques coups de lasers et hop, emballé c'est pesé !

Par contre, mention spéciale au design des méchas (et des Kill-T-Gang, qui ne sont pas à proprement parler des méchas) qui, bien que oldschool dans le look, font très bien le boulot. On pourra noter également qu'il s'agit d'animation 2D et non pas de CGI, ce qui limite les risques (je ne suis pas un grand fan de cette dernière façon de procéder mais on a parfois de très bonnes surprises).


Un clivage dans l'écriture des personnages

Pour rester dans le mi-figue, mi-raisin, on peut encore citer la qualité d'écriture des personnages. Concernant les protagonistes, ce sont de jeunes adolescents et ma foi, cela se ressent... Ce n'est pas forcément un défaut en soit, mais j'ai trouvé que cela nuisait à l'immersion dans la mesure où, en fonction de l'âge/mentalité du spectateur, on ne peut pas s'identifier à ces personnages. Leurs questionnements sont tantôt basiques et stéréotypés, tantôt étrangement profonds pour leur âge (cela concerne essentiellement Teppei à vrai dire, ce qui peut s'expliquer par son background). Dans tous les cas, le fait est que l'on n'éprouve pas nécessairement d'empathie pour le quatuor principal.

D'ailleurs en parlant de stéréotypes, ces quatre là sont parfois presque des caricatures d'eux même tellement leur évolution est inexistante : non contents d'avoir des personnalités on ne peut plus classiques, les personnages principaux de Captain Earth n'évoluent pas un poil sur le plan individuel (à l'inverse de leurs relations), et ça c'est gênant. De sorte que l'on trouve le héros blasé de la vie mais foncièrement gentil, courageux et juste ; son copain lunaire, en constante introspection et loyal à la vie, à la mort (vous les sentez les punchlines vaseuses du genre : « Il n'y a pas à s'inquiéter, j'ai foi en le capitaine, il va en sortir victorieux » avec le sourire du mec serein ? Parce que vous allez y avoir droit). Du côté des héroïnes, on est également servis avec d'un côté, la petite amie en puissance, belle (avec des gros seins, 'faut pas les oublier ceux-là!), adorablement niaise, sans personnalité (mais au diable tout cela quand on peut la voir dans sa combi rose moulante !) et de l'autre, la fille hyper-excitée (mais qui camoufle sa peine par ce biais), génie de l'informatique et planche à pain, pour ajouter un grain de rivalité.

Voilà l'équipe de choc censée défendre la Terre contre les envahisseurs aliens. Pourquoi pas me direz-vous !

Pourtant tout n'est pas noir dans le monde de Captain Earth ! Car les antagonistes, eux, ont bénéficié d'une attention un peu plus importante. Disons qu'ils ne dérogent pas à la règle du stéréotype mais, ils sont rendus plus matures (globalement en tout cas) grâce à leurs motivations. En effet, chacun a une raison particulière d'en vouloir aux humains ou, en tout cas, qui le pousse à faire ce qu'il fait.

C'est précisément cela qui les rend finalement pas si manichéens que ce que l'on serait tenté de croire au premier abord.


En bref

Pour faire bref, cette série s'avère sympathique pour ceux et celles qui ont du temps à consacrer au visionnage d'animes ou qui en sont de gros consommateurs. Pour les autres, personne ne vous en voudra d'être passés à côté.

Clairement, Captain Earth ! ne fera jamais partie des références du genre.

 

LES + LES -

- Le chara-design (la patte graphique en général)
- Les méchas
- La seconde moitié

- Trop lent à se mettre en place
- Manque de dynamisme des affrontements
- Des protagonistes trop « gamins » et sans trop de relief

 
Note :
5/10


Plus d'infos sur la série : VOIR LA FICHE DE CAPTAIN EARTH

JohnnyBoy44

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