Chronique : Glasslip

Découvrez nos premières impressions sur cette série diffusée en simulcast sur Crunchyroll



Titre : Glasslip
Diffusion : Crunchyroll depuis le 03/07/2014

Réalisateur : Junji NISHIMURA

Chara-designer : Miki TAKESHITA

Directeur de l'animation : Miki TAKESHITA

Musique : Akito MATSUDA

Animation : P.A. WORKS



Avant toute chose, il est nécessaire de préciser que cette critique se base uniquement sur les cinq épisodes déjà sortis. Cependant, cette série risquant d'opter pour un format court (12+ épisodes), il n'est pas odieux de penser que nous avons là suffisamment de matière pour nous adonner à l'exercice.

Un pitch presque classique

Glasslip raconte l'histoire de Toko Fukami, apprentie souffleuse de verre (d'où le titre "Glasslip" signifiant littéralement "lèvre de verre") dans la fabrique de son père, et de ses amis lycéens. Elle et ses quatre camarades s'apprêtent à passer leur dernier été ensemble lorsque qu'un mystérieux garçon, Okikura, arrive dans leur village en affirmant avoir entendu une voix du futur le conduisant vers Toko...

A la lecture du synopsis, on comprend vite qu'il s'agit d'un anime "tranche de vie" avec un soupçon de "paranormal". Mais alors que donne ce mélange ?




Ni bon, ni mauvais, un anime hybride voire de niche

Après le visionnage du premier épisode, force est de constater que la série vise un public bien particulier. Le rythme posé et l'ambiance reposante, certes très bien rendue, de cette série plaira à certains et en dégoûtera d'autres. Ici, pas de retournements de situation spectaculaires mais une histoire gentillette pré-établie qui suit son tracé tranquillement.

Avant que ces paroles ne soient mal interprétées, je tiens à préciser que cela n'est absolument pas préjudiciable à la qualité globale de la série, au contraire.

Maintenant, il faut comprendre que dans les faits, ce premier épisode ne donne pas envie de persévérer : il ne se passe rien du tout. Je ne suis pas insensible à la poésie ni au style contemplatif adopté par cette série, mais la trame narrative n'est pas du tout exploitée, chose inquiétante pour un premier épisode, qui pourrait presque se suffire à lui-même.

Le spectateur en apprend plus sur les relations entre les personnages dans le générique d'ouverture (je reviendrais sur ce point) que dans l'épisode entier, qui n'évoluent d'ailleurs pas ; le personnage d'Okikura est le stéréotype raté du brun ténébreux blasé qui se veut mystérieux mais qui n'est en réalité qu'une couche de vernis sur une coquille vide (je vous laisse savourer le petit couplet sur la philosophie aviaire, plus affligeant qu'autre chose) et, affront parmis les affronts, l'on se rend très vite compte que la thématique du futur ne sera qu'un faire-valoir (ce qui se confirme dans les épisodes suivants) dans cette histoire qui se recentre très vite sur les amourettes entre les différents membres du groupe.

En gros, tout ce qui pourrait servir le scénario de façon originale, pour faire sortir cette série du lot, tombe à l'eau dès ce premier épisode ou est amené de manière grossière et/ou hasardeuse.



Des défauts compensés par des qualités indéniables

L'oeuvre des studios P.A. WORKS reste, malgré la déception engendrée par le premier épisode, extrêmement agréable à suivre, que ce soit sur un plan visuel ou audio.

En effet, l'anime bénéficie d'une animation fluide et d'une grande qualité ainsi que des graphismes généraux d'excellente facture (les décors, les effets de lumière et de reflets...), le tout sublimé par une bande sonore immersive (les ambiances sonores sont particulièrement bien rendues : cigales, tintements de verre, clapotis de l'eau etc...) et reposante (notamment grâce à la musique classique). Bref, un vrai vent de fraicheur !

Au-delà de ça, le chara-design est assez classique mais efficace, l'empathie avec les membres du groupe se fait dès le premier épisode, ce qui est une bonne chose compte tenu de la faiblesse scénaristique globale.

En somme, Glasslip est un anime dont la plus grande force repose, non pas dans l'originalité du scénario, mais dans l'immersion qu'il propose. Cela passe évidemment par la qualité de la réalisation visuelle et sonore, mais également par l'attachement aux personnages, tous uniques et dans lesquels chacun se retrouvera.

Tous les sentiments sont vraiment bien retranscris : mélancolie, amours déçus, solitude, amitié... Il y en a vraiment pour tous les goûts !



Last but not least, une mention spéciale pour le générique d'ouverture

Pourquoi s'attarder sur ce détail ? Eh bien, une chose m'a agréablement surpris lorsque je l'ai regardé pour la première fois : le générique comporte une dimension utile et fait partie intégrante de l'histoire.

En effet, il ne s'agit pas d'un de ces génériques génériques (chapeau l'artiste !) dans lesquels les studios balancent tout leur savoir-faire en matière d'animation afin de parvenir à vous décoller la rétine d'admiration (ne vous méprenez pas, j'apprécie énormément ces génériques quand ils sont bien faits). Ici, le générique sert d'introduction à l'histoire et présente de manière cohérente, claire et précise les personnages et les relations qu'ils entretiennent, voire qu'ils aimeraient entretenir.

Cela m'a particulièrement plu du fait que, à mesure que l'histoire avance, les relations évoluent naturellement, conformément à ce que le spectateur a pu déduire du regard que se jettent deux protagonistes dans le générique. Pas besoin de scène explicative, centrée sur les personnages en question.

Cela n'engage, pour le coup, que moi mais ce ressort simple qui vise à donner un rôle narratif au générique m'a vraiment plu.


En bref

Au final, Glasslip offre une histoire "tranche de vie" très fraîche et très appréciable à condition de trouver le courage d'aller au-delà du premier épisode franchement médiocre. La thématique du futur ne sert, a priori arrivé à la moitié de la série, à rien sinon à introduire un personnage non nécessaire à l'intrigue, puisque non intégré dans le groupe, au centre de ces premiers épisodes.

Je prends évidemment des pincettes sur ce dernier point malgré l'acerbité des critiques car tout peut changer (et on l'espère). Mais en tout état de cause, ce don n'est pas un ressort narratif central et son fonctionnement est expliqué tellement lentement que l'on peut se demander si cela était prévu par les scénaristes.

En attendant, si vous êtes du genre à vous laisser tenter par une tranche de fraicheur classique mais efficace, plutôt portée par l'ambiance et faisant echo à vos propres expériences (en dehors de voir le futur !) qu'axée sur un scénario complexe et prenant, jettez-y un oeil, vous pourriez y trouver votre compte !



LES + LES -

- Beau et fluide
- Personnages attachants
- Immersif
- Le rôle du générique

- Faiblard scénaristiquement... Vraiment
- La thématique du futur sous-exploitée (faire-valoir)
- Le personnage d'Okikura et son apport nul à l'histoire

 
Note :
6/10


Plus d'infos sur la série : VOIR LA FICHE DE GLASSLIP

 

JohnnyBoy44

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