Chronique : Erased T.1 chez Ki-oon

Découvrez nos premières impressions sur la nouvelle série de Kei SANBE

 

2006. Aspirant mangaka dont la carrière peine à décoller, Satoru Fujinuma travaille comme livreur de pizzas pour joindre les deux bouts. Effacé et peu enclin à s’ouvrir aux autres, il observe le monde qui l’entoure sans vraiment y prendre part. Pourtant, Satoru possède un don exceptionnel : à chaque fois qu’un incident ou une tragédie se déroule près de lui, il est projeté quelques minutes dans le passé pour empêcher l’inévitable avant qu’il se produise… Cette anomalie de l’espace-temps lui vaut un séjour à l’hôpital le jour où, pour rattraper le conducteur d’un camion fou, il est percuté par un autre véhicule de plein fouet. Après l’accident, petit à petit, les souvenirs effacés de l’enfance traumatisante de Satoru resurgissent…

Titre : Erased T.1
Editeur français : Ki-oon
Date de sortie : 03/07/2014
Dessinateur : Kei SANBE
Scénariste : Kei SANBE

Série terminée en 9 tomes

 

HERO MALGRE LUI

Satoru FUJINUMA rêve de devenir mangaka mais il ne fait qu'essuyer de nombreux refus. Malgré tout, il persévère mais excerce le métier de livreur de pizza pour vivre. Il est relativement introverti et n'a pas une haute estime de lui-même. Il n'a aucune confiance en lui.

Pourtant, Satoru aurait de quoi être fier et se mettre en avant car il cache un lourd secret : il subit des retours dans le temps d'une à cinq minutes en général. Il appelle ce phénomène "rediffusion". Ce retour en arrière lui permet en général de sauver quelqu'un victime d'une catastrophe, en l'occurrence, un accident de camion au début du tome.

 

© 2013 Kei Sanbe / KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

 

Comme toujours, quand un personnage possède une sorte de pouvoir dans un manga, il ne préfère le révéler à personne, de peur d'être pris pour un fou. Cependant, cela le met souvent dans des situations périlleuses mais il se sent comme obligé d'intervenir. Du coup, à chaque rediffusion, il doit faire preuve d'observation pour trouver l'origine du problème et empêcher l'incident de se produire.

Le fait de sauver des gens ne lui apporte visiblement aucune satisfaction particulière. Il considère plutôt ceci comme un fardeau trop lourd à porter. Même quand on le félicite, il n'a qu'une envie : qu'on le laisse tranquille !

 

UN PASSE FLOU

Dans les premières pages du livre, l'auteur nous donne quelques informations sur le passé de Satoru et on comprend rapidement que c'est la clé de cette histoire. Alors qu'il ne se souvenait que très peu de son enfance, il se met à rêver et à se rappeler d'évènements passés. De plus, sa mère surgit tout à coup dans sa vie et lui parle d'évènements s'étant produits par le passé : des enfants de son école ont été enlevés et assassinés.

 

© 2013 Kei Sanbe / KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

 

L'auteur nous distille petit à petit de nouvelles informations concernant cette tragédie sous forme de flashbacks tout au long de ce premier tome. Le manga prend alors une tournure d'enquête policière au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire.

La mère du héros laisse une drôle d'impression car elle a l'air d'en savoir beaucoup et possède une grande assurance. Satoru la voit comme une enquiquineuse mais il va comprendre par la suite que ce n'est pas forcément le cas...
Par contre, l'arrivée de la mère chez Satoru pile au moment où celui-ci commence à se souvenir de son passé paraît un peu gros à moins que l'on ait une explication plus tard mais pour le moment cela paraît peu crédible.

 

ALL YOU NEED IS KILL BIS ?

Quand on lit le synopsis, on ne peut s'empêcher de penser à un manga SF fraichement paru : All you need is kill. En effet, les deux séries présentent des similitudes évidentes au niveau de l'histoire. Revivre une même tranche de vie afin de trouver le moyen d'arriver à ses fins. Mais ici, pas de science fiction. L'histoire se passe de nos jours et il ne s'agit pas de sauver le monde !

L'auteur joue plutôt sur le passé mystérieux du personnage principal et un début d'enquête policière plutôt que sur de l'action. Donc si vous vous posiez la question, malgré la ressemblance au niveau du voyage dans le temps, ces deux oeuvres n'ont pas grand chose à voir.

 

© 2013 Kei Sanbe / KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

 

Erased se présente d'emblée comme un thriller qui laisse présager un scénario à rebondissements, ne se contentant pas d'une bonne idée de départ. On espère juste que l'auteur sait déjà où il va car avec tous les mystères qui entourent les disparitions d'enfants, on s'attend à quelque chose de consistant  et on pourrait vite être déçus.

 

EN BREF

Alors qu'on pouvait penser qu'Erased serait une série fantastique qui se contenterait d'utiliser l'idée de départ pour multiplier les petites histoires où le héros sauverait chaque fois quelqu'un grâce à son don, on se retrouve finalement avec un thriller sur fond d'enquête policière où le côté fantastique vient servir le scénario de manière habile.

Malgré des graphismes à la qualité discutable mais pas mauvais pour autant, ce premier tome d'Erased nous embarque sans tarder dans une histoire sombre et passionnante avec un final parfait pour donner envie au lecteur de lire la suite. Kei SANBE dose parfaitement ses flashbacks et nous plonge dans une histoire bien noire sans qu'on s'en rende compte.

Une entame sans grand faux pas pour Erased.

 

LES + LES -

- L'ambiance pesante
- Fluidité du scénario
- Final très accrocheur

- Personnage de la jeune fille assez inutile
- Certaines coïncidences peu crédibles pour le moment

 

Note :
8/10

 

Plus d'infos sur la série : VOIR LA FICHE DE ERASED

 

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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