Interview Kamui Fujiwara

Découvrez l'interview du dessinateur de Dragon Quest - Emblem of Roto.


Manga Sanctuary : Bonjour, pouvez-vous vous présenter auprès des membres de Manga Sanctuary et nous raconter un peu votre parcours ?

Kamui FUJIWARA : Bonjour à tous, je m'appelle Kamui FUJIWARA, je viens du Japon, je suis mangaka, et je viens à l'occasion de la sortie française de l'un de mes mangas, qui s'appelle Dragon Quest - Emblem of Roto. Cela fait trente ans que je fais des mangas, j'ai écrit beaucoup de titres, donc j'espère que vous serez nombreux à vous intéresser à mes oeuvres, et même peut-être à les commander jusqu'au Japon. En tout cas, je compte sur vous.

MS : Comment est né le projet Emblem of Roto et comment avez-vous été contacté pour dessiner ce manga ?

KJ :En fait, avant Square Enix, il y avait Enix, qui avait sa propre maison d'édition de mangas shônen, comprenant le magazine Shônen Gangan, qui a fait une offre pour créer un manga autour de l'univers de Dragon Quest. Il faut savoir qu'au début, ce n'était pas moi qui avais été choisi (j'avais posé ma candidature, mais n'avais pas été retenu), mais après quelques jours, les choses ne se sont pas très bien passé avec l'auteur qui avait été choisi au départ, et on m'a recontacté pour reprendre les rênes du projet Emblem of Roto. (note : par respect pour l'auteur en question, je n'ai pas demandé son nom)

MS : Pourquoi avoir situé l'histoire entre DQ III et DQ I plutôt que de partir sur une histoire sans lien direct ?

KJ : Il faudrait plutôt poser cette question à Chiaki Kawamata, la scénariste de l'époque, qui a décidé du cadre et des différents prémices de l'histoire.

MS : En France, aucun des jeux du cycle de Roto (note : Dragon Quest I, II et III) n'est sorti, Or, malgré beaucoup de clins d'oeil et de références aux jeux, Emblem of Roto peut se lire sans connaître l'univers de Dragon Quest. Était-ce volontaire ?

KJ : Bien sûr : nous voulions faire un manga shônen accessible à tous : pas uniquement aux joueurs de Dragon Quest, mais qui puisse être lu par n'importe quel public. Évidemment, des références et des clin d'oeil sont présents que seuls les joueurs peuvent comprendre, mais on peut tout à fait apprécier le manga sans avoir jamais joué aux jeux.

MS : Vous a-t-il été facile de respecter le design des monstres, d'Akira TORIYAMA, tout en gardant votre patte pour les personnages ?

KJ : Non, cela n'a pas été si difficile que cela. Je pense que les mangakas ont tous des sources d'inspiration, qui se recroisent parfois ; de la même façon, des personnes inspirées par le style de Toriyama le sont aussi par mon style, qui ont des point communs puisqu'on y retrouve des choses, donc je pense que ça fait une transition plutôt douce entre le style de Toriyama et le mien.

MS : Est-ce vous qui avez décidé de redessiner certains passages lors de la réédition (note : les pages de la VF proviennent de cette réédition), et pourquoi ?

KJ : Oui, c'est venu de moi-même, le besoin de refaire les choses pour la réédition, c'était un désir personnel. De plus, on avait envie de passer le matériel disponible au numérique.

 

© 1991-1997, 2006 Kamui Fujiwara / SQUARE ENIX © 1991-1997 Junji Koyanagi / SQUARE ENIX © 1991-1997, 2006 SQUARE ENIX CO., LTD. All Rights Reserved.


MS : Quels mangas lisiez-vous plus jeune, et quels auteurs vous ont influencé ?

KJ : Évidemment, les grands noms connus : des auteurs japonais, Osamu TEZUKA en premier, mais également Sanpei SHIRATO (note : auteur de Kamui-den), Noboru KAWASAKI (note : dessinateur notamment de Kyojin no hoshi, manga de baseball des années 60 très connu au Japon et de kôya no shônen Isam, western des années 70). Et quand je suis entré au lycée, j'ai découvert Moebius, son univers, et principalement la revue Métal Hurlant (Heavy Metal aux États-Unis), et tous les auteurs impliqués dans la création de cette revue, qui m'ont beaucoup influencé.

MS : À quels jeux vidéo jouiez-vous ?

KJ : Le premier jeu auquel j'ai dû jouer doit être Ninja Hattori-kun, basé sur le manga de Motoo ABIKO (FUJIKO Fujio A), un an ou deux avant la sortie du premier Dragon Quest. Et depuis la sortie de Dragon Quest I, je suis un fan de la série et j'ai joué à tous les épisodes jusqu'à maintenant.

MS : Est-ce la première fois que vous venez en France ? Que pensez-vous de l’intérêt que les français portent aux mangas et à la culture japonaise ?

KJ : C'est la troisième fois que je viens en France. Concernant l'intérêt pour les mangas, le monde de l'anime, je suis vraiment impressionné par la puissance de cette passion que les fans français ont pour ce pan de la culture du Japon.

MS : Avez-vous un message à transmettre à vos fans français ?

KJ : J'espère que cet échange culturel entre la France et le Japon continuera, qu'on continuera à traduire en français les oeuvres japonaises, et peut-être voir la traduction des oeuvres françaises au Japon. Je vous confie mes oeuvres, j'espère qu'elles vous plairont... Continuez à les lire !

 

Nous tenons à remercier Kamui Fujiwara, Victoire de Montalivet, Cécile Pournin, Ahmed Agne, Odilon Grevet et Mai Ono qui ont rendu cet interview possible.

Tori

La lune se lève Vers la mer qui jaunit Se traîne un crapaud.
Commentaires (0)