Chronique : All you need is kill T.1 chez Kazé Manga

Découvrez nos premières impressions sur cette série SF.

 


Keiji Kiriya, est une nouvelle recrue de "l’armée de la Défense des États" qui combat de redoutables aliens, les Mimics (les imitateurs), qui assiègent la Terre.

Tué lors de son premier face à face avec les envahisseurs, Keiji subit un phénomène inexplicable et se réveil le matin de la veille de son décès.

Pris au piège dans une boucle temporelle qui lui impose mort et résurrection, Keiji se rend compte que l’expérience et le souvenirs de ses morts précédentes ne disparaissent pas avec son ancienne vie. Ainsi, ce dernier va tenter de faire de la mort son alliée pour se forger un destin.


Titre : All you need is kill T.1
Editeur français : Kazé Manga
Date de sortie : 25/06/2014
Dessinateur : Takeshi OBATA
Scénariste : Ryôsuke TAKEUCHI

Série terminée en 2 tomes

 

LE JOUR DE LA MARMOTTE

All you need is kill est à la base un light novel signé Hiroshi SAKURAZAKA sorti en décembre 2004 au Japon. Celui-ci a fait l'objet quasi simultanément d'un film à gros budget avec Tom CRUISE et Emily BLUNT sorti en début de ce mois de juin 2014 renommé Edge of tomorrow et d'un manga en 2 tomes dessiné par Takeshi OBATA (Death Note, Bakuman, Hikaru No Go).

L'idée de départ de cette histoire pourra paraître très originale puisque le héros, Keiji Kiriya, va revivre la même journée encore et encore mais pas n'importe quelle journée : une attaque quasi suicide pour tenter de repousser les aliens qui tentent d'envahir la terre (les mimics). Cette attaque est menée par une unité d'élite commandée par la célèbre Rita VRATASKI surnommée la Full Metal Bitch.

 

© 2014 Takeshi Obata / SHUEISHA

 

Si vous connaissez un certain film du début des années 90 devenu culte intitulé Un jour sans fin, vous ne trouverez peut-être pas ce scénario aussi original que cela. En effet, ce film nous racontait l'histoire d'un journaliste particulièrement aigri (joué par l'excellent Bill Murray) qui revivait inlassablement la même journée...une journée catastrophique pour lui car il devait couvrir le jour de la marmotte dans un petit village... chose qui ne l'enchantait guère ! Mais comme dans All you need is kill, il gardait le souvenir des journées passées.

Malgré ce point commun entre les deux histoires, la comparaison s'arrête là puisque All you need is kill est de la pure science fiction avec beaucoup d'action et des armes futuristes.

 

UN JEU VIDEO GRANDEUR NATURE

Ayant pris conscience de sa situation et du fait qu'il se souvient toujours des précédentes journées, Keiji Kiriya va comprendre que c'est une chance pour lui de tourner cela à son avantage. En effet, il peut ainsi s'améliorer au combat et surtout anticiper les actions de ses adversaires.

C'est comme s'il se retrouvait dans un jeu vidéo dans lequel il aurait un nombre de vies illimité. Car au final, c'est exactement le même principe : au départ, le joueur est novice et découvre ses adversaires en se faisant souvent avoir. Mais petit à petit, il progresse et sait comment vont réagir les différents monstres car lui seul gagne en expérience grâce aux multiples parties. Les monstres, eux, restent les mêmes.

 

© 2014 Takeshi Obata / SHUEISHA

 

Revivre sans cesse cette bataille et la perdre continuellement peut aussi devenir lassant à force et notre héros va devoir tout analyser afin de trouver la clé. Le fait qu'il réalise que c'est le seul à revivre cette journée le perturbe et il se demande "Pourquoi moi ?".

 

L'EFFET PAPILLON

Le voyage dans le temps est abordé de différentes manières selon les auteurs. Pour certains, l'avenir est tout tracé et on ne peut rien y changer car c'est notre destinée. Pour d'autres, notre libre arbitre fait que nos choix influent sur notre environnement. Chaque décision que nous prenons a des répercussions plus ou moins importantes sur nous-mêmes et sur ceux qui nous entourent. Le film L'effet papillon sorti en 2004 en est un bel exemple.

Au départ, Keiji Kiriya constate que chaque fois qu'il recommence sa journée, il se passe exactement les mêmes choses et ne pense pas réellement pouvoir y changer quoi que ce soit. Mais en faisant attention à quelques détails, il comprend qu'il a en fait un pouvoir immense puisqu'un petit changement d'attitude modifie le déroulement de sa journée.

 

© 2014 Takeshi Obata / SHUEISHA

 

Le but de Keiji Kiriya est tout simplement de survire à cet assaut. C'est devenu une véritable obsession, et on le comprend ! Mais même s'il survit, il ne sait pas pour autant si cela va le faire sortir de la boucle temporelle dans laquelle il est prisonnier. Et surtout, survivre jusqu'à quand ? Malgré le flou dans lequel il évolue, lé héros va tout faire pour arrêter de souffrir jour après jour et devenir un guerrier d'élite au même titre que Rita qu'il admire.


PAS DE TEMPS A PERDRE !

On reproche souvent à certains mangas de trop tarder à rentrer dans le vif du sujet mais ici c'est carrément le contraire ! La mise en place est ultra-rapide, limite déroutante. On ne nous apprend presque rien sur la situation du moment et l'invasion des mimics. Le héros réagit très vite face à la situation et tente rapidement des choses pour échapper à sa mort certaine.

Sachant que l'histoire est pliée en 2 tomes, on comprend que cela aille aussi vite mais il n'empêche qu'il est difficile de vraiment s'immerger totalement dans l'histoire dans ces conditions. Ce n'est pas pour autant que l'histoire est bâclée car l'auteur travaille bien sur la psychologie de Keiji Kiriya et nous retranscrit efficacement ses pensées.

Cette immersion rapide au coeur de l'action a ses avantages et ses inconvénients mais quand on est face à un scénario de ce genre, on a envie de découvrir en détail tous les aspects de la situation sans se presser. Après je suis conscient qu'il est difficile d'en faire plus étant donné que le light novel est plutôt court...

 

EN BREF

All you need is kill nous offre un scénario plutôt original qui passionnera certainement les amateurs de voyage dans le temps. Cependant, sa mise en place très (trop ?) rapide est plutôt déroutante et manque d'éléments pour vraiment se plonger dans le récit. A côté de cela, l'auteur développe plutôt efficacement la psychologie du héros face à sa situation ce qui évite de nous servir un simple manga d'action sur fond de SF.

Grâce à son rythme effréné et son action à gogo, All you need is kill nous fait passer un bon moment. On se prend facilement au jeu de la boucle temporelle et on attend avec impatience de voir l'évolution de sa relation avec Rita qui semble être l'élément clé de cette histoire.

Une entrée en matière plutôt réussie au final pour cette série qui va subir à coup sûr la comparaison avec le light novel et surtout avec le film, support bien plus populaire ! Mais bon, ne boudons pas notre plaisir de voir débarquer un manga avec un vrai scénario de SF et qui ne traîne pas inutilement en longueur.

 

LES + LES -

- Scénario assez original
- Rythme très soutenu
- Visages des personnages très expressifs

- Tout se passe un peu trop vite
- Scènes d'action parfois brouillonnes

 

Note :
8/10

 

Plus d'infos sur la série : VOIR LA FICHE DE ALL YOU NEED IS KILL

 

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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