Retour vers le passé : Le Retour de Godzilla (1984)

 

Fantastique
Long métrage japonais
Réalisé par Koji Hashimoto
Scénarisé par Shuichi Nagahara, d’après une histoire de Tomoyuki Tanaka
Avec Ken Tanaka, Yasuko Sawaguchi, Yosuke Natuski…
Titre original : Gojira
Année de production : 1984

Lorsque Le Retour de Godzilla (à ne pas confondre avec le film du même titre sorti en 1955) déboule sur les écrans japonais en 1984, le Roi des Monstres n’avait plus été vu dans un long métrage depuis 1975 et l’échec des Monstres du Continent Perdu. Les kaiju eiga attiraient alors moins de spectateurs, ce qui n’a pas empêché la Toho de continuer à développer des films Godzilla pour redonner un nouveau souffle à la franchise…et cela a pris du temps car toutes les propositions de scénarios furent rejetées et au début des années 80, le projet de remake américain en 3D par Steve Miner n’a pas abouti. L’année visée dans un premier temps par les producteurs était 1979, afin de fêter le 25ème anniversaire de la création du Big G. Mais Godzilla a attendu cinq ans de plus et ses 30 ans pour faire son retour dans les salles osbcures.

Les 15 premiers films Godzilla sont rassemblés sous la bannière Ere Showa (d’après le règne de l’Empereur Hirohito ou Showa). De 1984 à 1995, ce fut l’Ere Heisei (d’après l’Empereur Akihito) avec 7 longs métrages. Selon les dates, Le Retour de Godzilla fut le dernier épisode de la saga tourné sous l’Ere Showa mais il a été rattaché à l’Heisei car il partage la même continuité que les films suivants, appelés aussi les « Godzilla vs ». Et pour inaugurer cette période, il a été décidé de faire du Retour de Godzilla un reboot partiel, une suite directe du Godzilla de 1954 qui ne tient pas compte du reste de la filmographie.

 

 

Pour la réalisation, la Toho a d’abord fait appel au grand spécialiste des monstres, Ishiro Honda. Mais le vétéran a décliné l’offre, préférant assister Akira Kurosawa sur Ran. Il faut dire aussi que Honda n’avait jamais apprécié la tournure prise par la série, Godzilla devant rapidement une force du bien dans des aventures délirantes à la tonalité plus familiale. Il a tout de même recommandé son ancien assistant Koji Hashimoto, qui ne s’est pas vraiment imposé derrière la caméra puisqu’il n’a plus rien réalisé par la suite. Hashimoto a profité de l’occasion pour rendre hommage au premier Godzilla en redonnant au grand monstre son aspect menaçant d’origine.

Godzilla n’a donc plus été vu depuis des décennies jusqu’à son réveil lors d’une tempête et l’apparition d’une nouvelle île après l’éruption d’un volcan sous-marin. Godzilla absorbe les radiations d’un sous-marin nucléaire et grandit pour atteindre plus de 80 mètres de haut (il fallait procéder à quelques ajustements pour adapter le personnage à la taille des immeubles du Tokyo moderne). L’énergie fait aussi muter les animaux marins…la seule autre créature visible est une énorme limace des mers qui a tué la quasi-totalité de l’équipage d’un bateau dans une scène horrifique faisant débuter le film sur un bon moment de suspense.

 

 

Pour la suite, c’est un peu plus mou du genou. Les personnages principaux (un reporter et des scientifiques comme souvent) enquêtent sur le retour de Godzilla et cherchent un moyen de l’arrêter pendant que les figures d’autorité décident de la marche à suivre. Beaucoup de bla-bla dans des face-à-face mis en scène de façon statique mais l’implication des américains et des russes alors que la Guerre Froide n’était pas encore terminée participe à un contexte intéressant qui permet de remettre en avant le thème du nucléaire, partie intégrante de la création de Godzilla. La deuxième moitié du métrage est plus tendue grâce aux attendues scènes de destruction.

En empruntant autant à King Kong qu’aux films catastrophes de la décennie précédente, Koji Hashimoto orchestre un chaos implacable, aux effets (transparences, miniatures…) plutôt convaincants. Godzilla est ici plus inquiétant et cela fonctionne bien, notamment grâce au très bon travail sonore sur les rugissements et le vacarme assourdissant qui accompagne ses pas. La disparition de Godzilla à la fin du film n’était bien sûr que provisoire puisqu’il allait revenir quatre ans plus tard pour reprendre une nouvelle série d’affrontements contre d’autres grands monstres, de Godzilla vs Biollante en 1989 à Godzilla vs Destoroyah en 1995.

Le Doc

Commentaires (1)
  • PhoenixDu43
    PhoenixDu43
    Membre

    Il y a aussi de bons films récents sur Godzilla ! :--)